Arts, sociétés et partage des savoirs

15, 16 et 17 mai 2019
15 mai : Musée des beaux-arts de Montréal (1379A Rue Sherbrooke Ouest)
16 et 17 mai : Université du Québec à Montréal – Pavillon J.-A.-DeSève (320 Rue Sainte-Catherine Est)

 

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Dans le cadre des Célébrations des 50 ans du Rapport Rioux, la Faculté des arts de l’UQAM, en partenariat avec la Faculté des sciences de l’éducation, organise le colloque scientifique Arts, sociétés et partage des savoirs. Ce colloque réunira des chercheurs d’horizons divers s’intéressant aux relations entre l’art, la culture, l’éducation et le partage des savoirs artistiques dans les sociétés contemporaines.

Programme

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Mise en contexte

En 1969, le Rapport Rioux préconisait une réorganisation majeure des structures administratives relatives à la formation artistique et l’élaboration d’une politique culturelle garantissant à tous un accès aux arts. Dépassant le simple cadre de l’analyse pragmatique, il tire ses conclusions d’une réflexion approfondie sur le rôle que devront jouer l’art, la culture et l’éducation dans la société postindustrielle qui s’annonce à l’époque. Le colloque Arts, sociétés et partage des savoirs réunira des chercheurs d’horizons divers s’intéressant aux relations entre l’art, la culture, l’éducation et le partage des savoirs artistiques dans les sociétés contemporaines. Les communications et différentes activités s’inscriront dans une relecture critique du Rapport Rioux ou dans une actualisation de ses enjeux, au regard de l’un des volets thématiques suivants :

Volet I : Un nouveau contexte, de nouveaux possibles

Le Rapport que signe Marcel Rioux comprend à la fois une critique de l’aliénation économique et technologique, une vision utopique avec un appel au potentiel créateur des individus et de nombreuses propositions visant à une démocratisation des arts. Parmi les autres principes qui ont orienté le travail de la Commission, il y avait, comme le souligne l’un de ses membres, Réal Gauthier, l’intégration des arts à la société, une place globale à faire à l’art partout en économie, en sciences, en technologie, l’ouverture du savoir et l’interdisciplinarité, le statut de l’artiste (Vie des Arts, no 148, 1992). Ce 50e anniversaire nous offre l’opportunité de relire le Rapport Rioux, de jeter un regard critique sur la situation actuelle des arts et de la culture au Québec et d’identifier, à l’heure des nouvelles technologies, d’une plus grande industrialisation de la culture et d’une mondialisation des marchés, ce que Marcel Rioux appelait les « possibles ».

Responsables :

  • Marcel Fournier ― Département de sociologie, Université de Montréal
  • Marie-Josée Jean, VOX – Centre de l’image contemporaine
Volet II : Les arts à l'école

Période historique bouillonnante sur tous les plans, la seconde moitié des années 1960, au Québec et ailleurs dans le monde, est témoin de l’émergence de la société postindustrielle et de diverses transformations dans le domaine de l’éducation et de l’éducation artistique. Les travaux de la Commission Rioux ont été nourris par les travaux de philosophes, de pédagogues innovateurs et par les pratiques de pionniers œuvrant en milieu scolaire.

Pour les auteurs du rapport issu de cette commission, l’art est « le seul moyen permettant à l’éducation de former des êtres humains capables d’échapper aux aliénations multiples dont le menace la société industrielle avancée » (Corbo, 2006, p. 88). Si l’art permet d’affiner la perception, d’aiguiser la sensibilité, de développer le sens social et la créativité, il appelle surtout les jeunes à s’engager dans l’existence avec toutes leurs potentialités. Il leur offre la possibilité de s’émanciper et de se positionner de manière active au regard des impératifs fonctionnels de la technologie et de l’économie et, ultimement, de s’en affranchir en formulant leurs propres valeurs — « Nous entrons dans une phase de l’humanité […] où seuls les esprits créateurs demeureront libres » (Rapport Rioux, volume 1, p. 107). Nous assistons alors au passage de l’activité motrice et rythmique à la danse de création, du solfège à la création sonore, de l’activité de développement à l’art dramatique et du dessin traditionnel aux arts plastiques. L’épanouissement de la personnalité créatrice de l’élève et son développement global deviennent primordiaux, passant devant l’acquisition des seules techniques propres à la discipline enseignée.

Sous cette perspective, la démocratisation de l’éducation artistique au préscolaire, au primaire et au secondaire devait favoriser l’émergence d’une masse critique de citoyens libres capables d’imaginer, de formuler et d’assumer les normes et les valeurs culturelles d’une nouvelle société profondément humaine tout en étant résolument ouverte sur le monde et les médias de masse alors en plein essor. Intégré au système d’éducation, l’enseignement des arts plastiques, des arts vivants, des arts de communication et des arts de l’environnement construit devait se déployer depuis la maternelle jusqu’à l’université, à travers une infrastructure favorisant l’interdisciplinarité et facilitant les passerelles entre les formations générales, préprofessionnelles et professionnelles.

Ce volet est l’occasion de faire le point sur le chemin parcouru depuis 50 ans, d’examiner les nouveaux possibles qui s’offrent à nous et d’envisager les axes d’une vision renouvelée de l’éducation artistique en milieu scolaire.

Responsables :

  • Vincent Bouchard-Valentine ― Département de musique, UQAM
  • Christine Faucher ― École des arts visuels et médiatiques, UQAM
Volet III : Interculturalité, approches décoloniales et formation artistique

Le Rapport Rioux envisageait la créativité et l’imagination comme de véritables « modes de connaissance ». Toutes les pratiques, qu’elles relèvent du design, des arts traditionnels ou de la tradition beaux-arts, devaient pouvoir participer à la transformation de la société, voire de la vie. Cette posture philosophique semblait aller dans le sens d’une déhiérarchisation des disciplines artistiques et d’une plus grande accessibilité à la création. La Commission préconisait une véritable « démocratisation culturelle »; l’enseignement des arts à tous et à toutes, à tous les niveaux scolaires ainsi que l’intégration à l’université des disciplines artistiques. Se trouve pourtant absente de ce rapport une réflexion élargie sur la médiation et la transmission des savoirs artistiques en regard des cultures et des langues et de l’interculturalité dans le champ de l’art et dans l’enseignement des arts. Encore aujourd’hui, les structures institutionnelles qui permettraient une réelle mise en œuvre de cadres théoriques et organisationnels inclusifs et respectueux sont largement déficientes.

À partir des ouvertures et des limites du Rapport Rioux, ce volet jette un regard critique et constructif sur les enjeux et les défis que pose le vivre-ensemble dans sa dimension interculturelle à l’enseignement des arts et à la recherche-création au Québec et au Canada. S’inscrivant dans une réflexion élargie sur l’interculturalité et l’intégration des approches décoloniales, ce panel s’intéresse aux mécanismes visant la pleine reconnaissance et le respect des cultures autochtones et des réalités diasporiques et immigrantes dans le champ de l’art. Quels sont, par exemple, les principaux défis que pose la coexistence de pratiques et de savoirs artistiques fondés sur des épistémologies distinctes ? Comment favoriser l’adoption d’approches décoloniales dans les programmes d’enseignement des arts et de recherche-création. L’université est-elle la structure institutionnelle la plus propice à l’intégration des approches décoloniales à la recherche-création et à l’enseignement des arts ? Quels rôles et quelles formes peuvent jouer les partenariats entre les universités et les acteurs des milieux artistiques dans un processus de décolonisation systémique ?

Responsables :

  • Édith-Anne Pageot ― Département d’histoire de l’art, UQAM
  • Alice Ming Wai Jim ― Concordia University Research Chair in Ethnocultural Art Histories
Volet IV : Création contemporaine et formation artistique professionnelle

Les retombées du Rapport Rioux sur la formation artistique professionnelle, à la différence de celles que l’on peut observer à l’échelle de l’enseignement des arts dans le réseau scolaire québécois, apparaissent aujourd’hui très variables d’une discipline à l’autre (théâtre, arts visuels, musique, danse, cinéma, design, littérature). Au-delà des politiques publiques en matière culturelle, inspirées par des idéaux d’accessibilité et de démocratisation chers à la Commission Rioux, les recommandations de celle-ci n’ont pas suscité à l’époque le même enthousiasme au sein des institutions déjà établies et se sont même heurtées à la réalité d’un champ artistique séduit par les industries culturelles naissantes et les mirages de la société du spectacle.

Faire le point sur l’héritage du Rapport Rioux, cinquante ans plus tard, exige donc de prendre en compte ce décalage, d’en interroger les causes et les conséquences dans le but de repenser le cadre et les finalités de la formation artistique à l’heure du défi technologique, du brassage démographique, de l’hybridité des formes et du rôle changeant de l’artiste dans la société contemporaine. Le cas du Québec invite en particulier à une réflexion sur ce que la génération des fondateurs, formée dans les années 1970 et 1980 et ayant contribué à édifier l’institution artistique que nous connaissons, souhaite transmettre aux plus jeunes et comment, par le biais d’une institution d’enseignement « réformée », cet héritage peut être pérennisé et actualisé. Mais ce colloque sera aussi l’occasion d’interroger d’autres modèles, de confronter des pratiques, de mettre en question les fondements de la formation des artistes dans un contexte international en perpétuel changement.

Responsables :

  • Yves Jubiville ― École supérieure de théâtre, UQAM
  • Isabelle Miron ― Département d’études littéraires, UQAM

Coordination du colloque

Vincent Bouchard-Valentine, professeur, Département de musique
Thomas Corriveau, professeur, École des arts visuels et médiatiques
Assistés de Vicky Tremblay, étudiante en enseignement de la musique, Département de musique

Comité scientifique

Marcel Fournier, professeur, Département de sociologie, Université de Montréal
Marie J. JeanVOX ― Centre de l’image contemporaine
Christine Faucher, professeure, École des arts visuels et médiatiques, UQAM
Vincent Bouchard-Valentine, professeur, Département de musique, UQAM
Édith-Anne Pageot, professeure, Département d’histoire de l’art, UQAM
Alice Ming Wai Jim, professeureConcordia University Research Chair in Ethnocultural Art Histories
Yves Jubinville, professeur, École supérieure de théâtre, UQAM
Isabelle Miron, professeure, Département d’études littéraires, UQAM

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